LE SERMENT
Planche tracée par Robert MINGAM
Tout est symbole en franc-maçonnerie : les paroles du rituel, le langage symbolique, les symboles, les secrets et le serment.
La franc-maçonnerie a longtemps été considérée comme une société secrète, mystérieuse et occulte. Aujourd’hui, celle-ci n’est plus considérée comme dangereuse pour les pouvoirs en place, qu’ils soient civils ou religieux, tout au moins dans le monde moderne où l’obscurantisme a laissé place au libéralisme. Actuellement, toutes les obédiences affirment donc qu’elles ne sont que des « sociétés discrètes ».
Bien sûr, dans ses rituels, la franc-maçonnerie mentionne souvent le mot « secret ». Encore faut-il définir ce qu’elle entend par secret !
Trois types de soi-disant secrets sont répertoriés qui pourraient en fait n’être que des devoirs de discrétion. Le secret d’appartenance, le secret de fonctionnement et le secret initiatique.
L’homme a toujours été attiré par tout ce qui est mystérieux ou secret et la littérature maçonnique continue à entretenir l’ambiguïté sur ce point. Dans la maçonnerie anglo-saxonne, certains ont trouvé une formule originale mais contradictoire dans les termes, en disant : « masonry is not a secret society but a society with secrets ».
Oswald Wirth (La Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, trois tomes, Éd. Dervy) précise que « Le maçon, doit s’abstenir de toute divulgation susceptible de porter préjudice à la franc-maçonnerie, les initiés doivent se distinguer des profanes, les moyens de reconnaissance doivent donc faire l’objet du secret le plus absolu, il en est de même pour les rites y compris les symboles. »
Les loges maçonniques, en France, sont déclarées à la préfecture sous la forme d’associations loi 1901 sans but lucratif dont les statuts sont déposés au greffe du Tribunal civil avec le nom des personnes responsables. Ne dissimulant pas leur existence, elles ne peuvent donc être qualifiées de secrètes. Leurs adresses se trouvent dans l’annuaire téléphonique ou sur Internet.
Les Secrets qu’elles affirment détenir correspondent à des notions de reconnaissance mutuelle consistant en signes et attouchements. D’autre part, le secret en tant que tel est un concept philosophique, correspondant à des connaissances initiatiques transcendant la pensée conceptuelle.
Dans la maçonnerie (dite régulière), le « divin » prime sur l’humain et sans transcendance l’initiation ne représente rien. Pour la Maçonnerie (dite libérale), le véritable secret est le vécu de chacun, et qu’à ce titre, il est incommunicable. En fait le prétendu secret initiatique n’est qu’un sentiment très personnel d’une émotion, voir d’un sentiment qu’on peut éprouver ou ressentir au cours d’une cérémonie d’initiation maçonnique. Les émotions sont bien entendu incommunicables, inexprimables, indicibles par nature. L’émotion n’est donc pas synonyme de secret, elle est avant tout de nature spirituelle.
L’initiation maçonnique ne transmet aucun savoir, aucun mystère, aucun secret quelconque à la personne initiée. Elle suggère des pistes à explorer sur sa propre nature (connais-toi toi-même) et permet uniquement au profane d’entrer en maçonnerie pour recevoir la qualité d’apprenti-maçon en s’engageant à « polir sa pierre brute », par un travail intellectuel. On dit alors qu’il reçoit la « lumière », expression purement symbolique définissant une certaine découverte de son moi intérieur.
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Jules Boucher (La symbolique maçonnique) écrivait : « À chacun des grades successifs, auxquels le maçon est admis, il prête un nouveau serment et celui qui le prononce s’engage de façon définitive et il lui est impossible de revenir, sans être parjure, sur l’engagement contracté. » Le sens définitif de ce serment peut être sujet à caution pour deux raisons. La première, c’est que le profane qui entre en maçonnerie prête le serment d’apprenti à un moment où il ne sait rien de la franc-maçonnerie, à moins d’être une exception et d’avoir lu des ouvrages qui expliquent l’initiation maçonnique et le serment prêté à cette occasion. En raison de son ignorance totale de ce qu’est la maçonnerie à ce moment ce n’est guère souhaitable qu’on prétende lui imposer un serment irrévocable. La deuxième raison, c’est qu’un homme libre ne peut être lié par un serment irrévocable sinon il perdrait sa liberté à jamais. Cela n’empêche pas, bien sûr, qu’un ex-maçon doit rester un homme probe et correct et en aucun cas dévoiler le nom de ses ex-frères.
C’est là plus une question élémentaire de morale qu’une question de serment. C’est pourquoi la maçonnerie applique une procédure de sélection relativement sévère, où nul n’a vraiment besoin de prêter un serment pour respecter ses promesses.
Le seul secret de la franc-maçonnerie, c’est qu’il n’y en a pas. Tous les mots prétendus secrets, mots de passe ou autres dans les rituels n’ont rien de secret, et on les trouve partout dans des livres maçonniques. D’ailleurs, beaucoup de mots sacrés et de mots de passe proviennent de l’Ancien Testament. Ils ont un sens symbolique et mythique.
Si la franc-maçonnerie veut imposer un serment, comme c’est toujours le cas aujourd’hui, le seul serment acceptable serait celui de discrétion vis-à-vis des autres maçons dont la révélation d’appartenance à notre société pourrait leur être préjudiciable.
Bien que traditionnellement les loges continuent d’utiliser dans le serment maçonnique ou dans le catéchisme interprétatif du grade d’Apprenti des expressions comme « je préférerais avoir la gorge coupée, plutôt que de révéler les secrets qui m’ont été confiés », les maçons n’ont jamais coupé la gorge à quiconque. Là aussi il faut y voir un symbole signifiant qu’il faut imposer le silence à ceux qui se montreraient indiscrets, ne serait-ce qu’en les chassant définitivement afin qu’ils ne puissent en révéler davantage.
Les travaux maçonniques sont tout à fait inoffensifs et à caractère philosophique, humaniste ou spirituel. Cependant, le rappel au serment peut avoir des effets néfastes lorsqu’il s’agit du domaine public. Par exemple, si dans un procès où un magistrat Franc-maçon se trouve face à une justiciables qui l’est lui aussi, ne s’est-il pas engagé à aider ses frères ?
Si pour des raisons historiques, on peut comprendre que le secret d’appartenance à la Franc-maçonnerie est nécessaire (par exemple durant la guerre où les maçons étaient poursuivis) l’institution par elle-même a le devoir de s’extérioriser si elles veulent avoir un impact sur l’évolution de notre société qui a bien besoin d’humanistes pour s’opposer à tous les intégrismes. Que représente la franc-maçonnerie face aux grandes religions qui ont plus d’un milliard de fidèles, comme l’Église catholique et l’islam ? Une obédience maçonnique qui ne se bat pas pour le maintien d’institutions publiques laïques ne sert à rien car elle aide alors les intégristes à communautariser le pays et on sait à quoi il faut s’attendre dans une théocratie comme celle qui existe en Iran, etc.
L’Église catholique s’est attaquée à la franc-maçonnerie en général, qu’elle soit régulière ou irrégulière par d’innombrables bulles. La bulle ou la Constitution in eminenti de Clément XII la condamnait à perpétuité. Les principales raisons de l’hostilité vaticane envers la maçonnerie étant le serment, le secret, l’adogmatisme ou le relativisme doctrinal. Pourtant les espions du Vatican ne manquent sûrement pas dans les obédiences maçonniques comme ailleurs dans la société.
Mais le Vatican quant à lui a toujours cultivé le secret. Personne ne sait ce qui s’y passe. On ignore tout au sujet de la fortune colossale de cette multinationale (plus grand propriétaire immobilier du monde). Et que font les religieux et les religieuses derrière les hauts murs des couvents ? Personne ne le sait, alors que la justice peut toujours obtenir dans les obédiences maçonniques la liste des maçons si elle en a besoin pour une enquête judiciaire, et même saisir ces listes le cas échéant. Les noms ne sont donc pas si secrets que cela.
La maçonnerie n’a pas un secret ni des secrets. Comme en politique, les serments prononcés n’engagent que ceux qui les écoutent. Ils sont comme des règlements dont on ne se sert que comme des gardes fous. Cependant, un serment solennel, celui qui est prêté sur ce qui nous est le plus sacré, qu’il soit symbolisé par une Bible, ou tout autre objet auquel nous attachons une valeur transcendante, est un contrat entre soi et soi. Trahir son serment c’est se trahir soi-même. Devant témoins le maçon s’engage sur des valeurs qui pourraient un jour lui être rappelées.

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