LE GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS

 

 

Il est remarquable de constater aujourd’hui, que l’invocation au Grand Architecte de l’Univers qui, depuis le 20e siècle s’était généralisée dans les Loges travaillant au Rite Ecossais Ancien Accepté, soit remise en cause par nombre de Sœurs et de Frères, convaincus de laïcité, et qui lui préfère « au Progrès de l’Humanité ».

 

Cependant, cette invocation est l’un des fondamentaux du Rite Ecossais Ancien Accepté, et quiconque y déroge ne peut s’en réclamer.

 

Historique du R.E.A.A.

 

Le Rite écossais ancien et accepté (REAA) est l'un des rites maçonniques les plus répandus dans le monde. Spécifiquement Français dès son origine, il est né en France, puis s’est répandu aux Antilles (avec le rite de Perfection de Morin, puis avec Grasse-Tilly). En 1801, on le retrouve aux Etats Unis où il se structure pour voir apparaître sa première juridiction sous la forme du Suprême Conseil du R.E.A.A. à Charleston (Caroline du Sud), sur la base des Grandes Constitutions de 1786, attribuées[] à Frédéric II de Prusse.

 

En 1804, de retour en France, Grasse-Tilly rapporte avec lui le Rite Ecossais Ancien et Accepté. Celui-ci trouva une situation confuse, marquée par les luttes intestines qui opposaient le Grand-Orient de France et les loges dites « Ecossaises », parce qu’elles pratiquaient des hauts-grades non reconnus par celui-ci.

 

Le soutien inconditionnel des « Ecossais » permit aux nouvel arrivé d’établir une Grande Loge centrale Ecossaise et un Suprême Conseil indépendants du GODF. Allant plus loin que ses inspirateurs américains, il ne se contenta pas de conférer les hauts-grades du Rite mais rédigea également les cahiers des grades bleus, qu’il présenta comme seuls authentiques car « anciens ». Très naturellement, il s’était inspiré des rituels de ses prédécesseurs et avait accouché de rituels syncrétiques, mêlant les éléments de la maçonnerie française classique, avec celle dite de « Rite Ecossais » et  ses apports anglo-saxons de style « ancien ». Le R.E.A.A. bleu d’origine fut donc un conglomérat difficilement jouable d’influences diverses et parfois contradictoires.

 

Ainsi naquirent les premières versions des grades bleus, dits de R.E.A.A., qui furent pratiqués dans les loges rebelles au GODF.

 

En décembre 1804, un traité d'Union fut signé entre le Grand Orient de France et le Suprême Conseil du 33e degré en France. Il y était dit que le Grand Orient s’unissait au Suprême Conseil de France. L'accord fut dans les faits appliqué jusqu'en 1814. Grâce à ce traité, le Grand Orient de France s'appropria le Rite Ecossais Ancien et Accepté.

 

A la fin du XIXe siècle, les rituels en usage au Suprême Conseil ne différaient en réalité de ceux en usage au GODF que par le maintien de l’invocation du Grand Architecte de l’Univers, abandonné au Rite Français par décision de 1877.

 

Définition du R.E.A.A.

 

Le R.E.A.A. est un Ordre Maçonnique Souverain, traditionnel et Régulier. Il proclame dès son origine, l’existence d’un principe créateur, sous le nom de Grand Architecte de l’Univers (GADLU).

 

Le Grand Architecte de l'Univers dont il s’agit est l'Esprit de Vie en Eternel devenir, sous quelque nom et quelque forme qu'on le désigne, notre Père Commun dont une parcelle est en chacun de nous. Il est inconnu et inconnaissable à nos intelligences humaines et Créateur de l'Univers. L'Homme cherche, par son travail et par l'Initiation, à s'intégrer à l'Univers, à en découvrir l'œuvre divine, faite d'harmonie, de sagesse et d'amour.


Le R.E.A.A. Initie toute personne libre et de bonnes mœurs, tout homme de Foi, quelles que soient ses croyances, sa religion, sa philosophie, s'il est tolérant et prêt à adhérer aux deux devises de l'Ordre :

 

ORDO AB CHAO

DEUS MEUMQUE JUS

 

Comme les autres rites, le R.E.A.A. utilise les méthodes de l'Initiation (mise sur la voie) et du Travail ; il s'inspire de toutes les Traditions : artisanale, chevaleresque, alchimique, etc...Si ce rite est chrétien à l'origine, il ne rejette pas les enseignements et les hommes venus d'ailleurs; c'est ce qui fait sa richesse.

 

Particularité du Rite

 

L'Ouverture de la Bible au Prologue de l'Evangile de Saint Jean repose sur des raisons historiques et symboliques : au début de la Franc-Maçonnerie, tous les Frères étaient chrétiens. Le Volume de la Loi Sacrée le rappelle, et en même temps, symbolise tous les livres sacrés. Il n'implique aucune obligation d'adhérer au christianisme : pour les serments, d'autres livres sacrés peuvent être utilisés.

 

A l'origine ce Rite était destiné uniquement aux degrés qui suivent celui de Maitre et il n'acquérait sa pleine pertinence qu'à partir du 4e degré.

 

Depuis le manifeste du Convent de Lausanne (1875) la franc-maçonnerie régulière du R.E.A.A. (c’est-à-dire celle qui suit la règle initiatique ), dans sa déclaration de Principes précise que « La Franc-maçonnerie proclame, comme elle a proclamé dès son origine, l’existence d’un principe créateur, sous le nom de Grand Architecte de l’Univers ». Ce qui sous entend puisque cette disposition n’a toujours pas été abrogée, que quiconque y déroge, ne peut prétendre s’approprier ce Rite.

 

C'est en 1877 que le Grand Orient de France décide d'abandonner l'invocation au Grand Architecte de l’Univers. Auparavant, héritage croisé du déisme des Lumières et du spiritualisme de 1848, la Constitutions du Grand Orient précisait que la Franc-maçonnerie avait pour principes « l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme ». Cette obligation de nature religieuse n’était plus respectée dans les faits à une époque où les élites intellectuelles étaient profondément marquées par l’agnosticisme philosophique d’Auguste Comte. C’est pourquoi, en 1877, le Convent du Grand Orient de France abolit cette obligation. Ainsi est née la Maçonnerie libérale – ou adogmatique – qui, considérant que l’engagement maçonnique n’est pas d’essence religieuse, laisse à ses membres la liberté de croire ou de ne pas croire.

 

Cette interprétation déiste du Grand Architecte de l’Univers ne reposait en France que sur le fait qu’au début du 19e siècle, le pouvoir politique était sous influence de l’Eglise. Bien que manifeste de Lausanne ait été très clair sur l’autorité de son concept, le Grand Orient de France s’en est démarqué pour de mauvaises raisons. Aujourd’hui, au nom de la laïcité, le G.O.D.F. interdit la référence au Grand Architecte de l’Univers dans ses rituels, et notamment dans celui du R.E.A.A. sur lequel, mondialement, il n’a aucune véritable autorité.

 

Fondement spirituel du Rite Ecossais Ancien Accepté, la non-référence au Grand Architecte de l’Univers ne peut prétendre à s’en attribuer le titre. Les obédiences qui ont choisi de supprimer son invocation ne peuvent s’en réclamer et, par honnêteté, devraient rebaptiser leurs rites en fonction de leur nouvelle identité.

Le Grand Architecte de l’Univers n'est pas un symbole car le symbole est composé d’un signifiant et d’un signifié, c'est-à-dire d’une chose concrète et de l'idée qui survient derrière sa représentation concrète par un processus analogique. C’est pourquoi le G.A.D.L.U. peut être considéré comme un concept, voir comme une idée (le principe créateur), une représentation abstraite avec un support verbal. Cependant, celui-ci n'est pas d'origine maçonnique. Il relève de la philosophie des religions et de la théologie, et seulement accessoirement de la maçonnologie.

 

Historiquement, au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, les premiers francs-maçons étaient tous soit catholiques, soit protestants. Les plus anciens manuscrits maçonniques connus, même dans les loges d'inspiration calviniste, n'utilisent cependant jamais l'expression « Grand Architecte de l'Univers », sauf le manuscrit Dumfries n° 4 de 1710 qui mentionne l'expression "honorer et adorer sincèrement le Grand Architecte du ciel et de la terre".

 

La face scientifique du Grand Architecte de l’Univers

 

Le Grand Architecte de l’Univers n’est pas le dieu théiste de l’église mais reflète l’esprit scientifique de la franc-maçonnerie. Si certains maçons le voient comme un Dieu, d'autre le considèrent comme un principe créateur lié à l’harmonie Universelle. Que ce principe soit du domaine du hasard ou d’un projet d’ensemble, l’homme ne connaîtra jamais tous les mystères de l’univers. Si aujourd’hui, la science peut expliquer à elle seule les mystères de l’univers, il peut sembler invraisemblable d’imaginer un plan, un dessein, un créateur derrière la nature.  Cependant, même dans 1000 ans, l’homme continuera comme au temps de notre préhistoire, à porter son regard vers le haut.

 

Spiritualité et Grand Architecte de l’Univers

 

Pour certains Francs-maçons, le Grand Architecte de l’Univers, c'est Dieu; pour les autres, c'est la Raison, l'Esprit qui illumine l'Homme et le différencie de l'animal.

 

La Franc-maçonnerie parle d’un principe supérieur, et non d’un être supérieur. Si l’on accepte que la maçonnerie soit un ordre initiatique, elle ne peut se résumer à un dogme ou à une seule vision horizontale, matérialiste. Elle ne peut être vécue sans un minimum de questionnement  métaphysique.

 

La religion, unit ses croyants en les faisant communier dans une même foi, tandis que la maçonnerie réunit ses membres autour de ses propres valeurs. Sa spiritualité est active puisqu’elle incite à rechercher inlassablement ce qu’elle nomme la Sagesse et la Vérité, dans une démarche de perfectionnement progressif. En travaillant sur les éléments de la tradition, en restant fidèle à sa mission de « laboratoire d’idées » il semble possible d’admettre qu’il puisse exister une spiritualité sans dieu, et même une spiritualité laïque, tous ces vocables étant loin d’être antagonistes.

 

Pour les croyants, Dieu aurait conceptualisé l’Univers.  Or, si nous nous référons à la Bible, et notamment au premier chapitre de la Genèse, « la terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ». Ce qui tend à laisser penser que la Terre existait déjà, et faisait partie de l’univers, Dieu, s’il existe, ne peut donc pas être le Grand Architecte de l’Univers. En fait, « Dieu habite là où on le fait entrer ».

 

A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers

 

Le dictionnaire encyclopédique précise que le mot « Gloire » signifie à l’origine « renommée ». Aussi, les Francs-maçons ne glorifient pas le Grand Architecte, ils le reconnaissent comme symbole d’une possible harmonie universelle.

 

Non dogmatique, la Franc-maçonnerie proclame l’existence d’un « principe créateur », sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. Elle n’en n’impose aucun impliquant l’existence d’un plan préludant à cette création, laissant à chacun sa liberté d’interprétation. En faisant référence à un Grand Architecte de l’Univers plutôt qu’à Dieu, elle en relativise le concept. En effet, l’architecte ne peut être confondu avec la maison dont il dresse les plans, car il est extérieur à son œuvre.

 

Alors, derrière ce Principe universel, les croyants poseront les noms de Dieu, Jéhovah, Allah. Les adeptes de religions ou de philosophies dites « orientales » y verront plutôt une référence à l’Esprit universel… Ces différentes  approches  ne sont pas contradictoires.

 

Un matérialiste ne nie pas l'existence de l'esprit, il croira que ses pensés, ses émotions sont générés par des protéines ou par des enzymes et qu'à terme la science trouvera le bon moyen, le bon cocktail chimique pour faire en sorte de donner la sagesse et tous ce qu'un esprit portée vers l'amélioration de soi voudra. Il ne rejette pas les capacités créatrices de l'esprit humain (dont le matérialisme, comme toutes les grandes conceptions philosophiques, est une des manifestations), il estime simplement que le fonctionnement de l'esprit humain est d'origine physico-chimique.

 

Dieu n'est pas en cause, on peut bien être athée et croire que la dualité esprit-matière est un phénomène naturel sans intervention divine. C’est pourquoi le Grand Architecte de l’Univers fédère des Hommes libres et de bonnes mœurs autour d'une réflexion constante sur l'Humanité.

 

Dès lors que la réflexion d'un individu s'oriente vers ce qui dépasse sa seule petite expérience personnelle, dans un effort de compréhension des grandes questions qui se posent à l'humanité touchant le sens de la vie et de la mort, dès l'instant que l'on s'est engagé sur la voie initiatique et une recherche intérieure de la sagesse, on est dans une démarche de nature spirituelle.

 

Le Grand Architecte de l’Univers au Droit Humain

 

Dans son article 6 de sa Constitution Internationale, l’Ordre  Maçonnique Mixte « le Droit Humain » précise que « les principes et la méthode de travail adoptés par l’Ordre maçonnique Mixte International le droit Humain sont ceux des Grandes Constitutions Ecossaises de 1786, révisées par le Convent des neuf Suprêmes conseils Ecossais de différents pays du globe qui furent représentés au Zénith de Lausanne, en Suisse, le 22 septembre 1875. Constitution, Rituels, tuileur général, règlements généraux du 1er au 33e degré inclus, adoptés par le Convent international des 9, 10, 11 ; 12, 13, 14 et 15 août 1920 et adaptés au travail des ateliers mixtes de tous les degrés symboliques et administratifs de l’Ordre ».

 

Dans son article 8, il est précisé que « les Loges de l’Ordre Maçonnique Mixte International « Le droit Humain » travaillent « A la gloire du Grand Architecte de l’Univers » ou/et « Au progrès de l’Humanité ».

 

Dans sa note d’information du 03 février 2012, l’Aréopage National répond à différentes questions qui lui ont été posées.

 

 

L’aréopage

 

Dans le monde profane, un aréopage est une assemblée de personnes particulièrement compétentes, voir de savants.

 

En franc-maçonnerie, et notamment au Rite Ecossais Ancien Accepté, l’aréopage est composé des Sœurs et des Frères  issus des ateliers du 19e au 30e degré, c'est-à-dire sans aucun lien direct avec les Loges bleues.

 

Concernant l’ouverture des travaux, ceux-ci sont ouverts « A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers ». Il s’agit bien d’une invocation.

 

Ensuite vient l’évocation suivante « au nom de la Franc-maçonnerie Universelle, sous les Auspices du Suprême conseil de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN ». Nous invoquons la présence spirituelle du Grand Architecte de l’Univers, et nous évoquons les moyens mis à notre disposition.

 

L’Epée Flamboyante

 

L’épée flamboyante est un élément symbolique de la transmission initiatique. Elle doit être déposée sur le plateau du Vénérable Maître. Cependant, l’aréopage précise qu’ « elle n’est utilisée que lors de l’Initiation d’un profane, de la consécration d’un compagnon ou d’un maître. En Loge Bleue, le Président ne se saisit pas de l’Epée flamboyante pour ouvrir et fermer les travaux ».

 

Pourquoi devons-nous poser cette épée sur le plateau du Vénérable Maître si celle-ci ne sert que pour les cérémonies d’Initiation ? Peut-on aller plus loin et se poser la question de sa réelle utilité durant ces mêmes cérémonies ? Dans l’esprit du R.E.A.A. le Vénérable invoque et fait symboliquement descendre l’esprit de lumière sur la Loge. La forme flamboyante de son épée rappelle celle de l’attribut de Jupiter.

 

C’est pourquoi, dans les obédiences traditionnelles, se réclamant d’une certaine spiritualité, le Vénérable Maître prend l’épée flamboyante de la main gauche, son maillet de la main droite, et les élèvent au-dessus de l’assistance en signe d’invocation au  Grand Architecte de l’Univers.

 

L’aréopage du Droit Humain, dans sa grande et fraternelle mansuétude, ne tolère pas ce respect de nos ancestrales traditions, et nous en interdit la pratique. De ce fait, le rituel que nous utilisons n’est pas celui auquel il prétend, et s’apparenterait plutôt à celui du Rite Français moderne

La Franc-maçonnerie Ecossaise se définit par des règles et un Rituel datant de sa fondation historique, dont les valeurs sont précisées dans le manifeste du Convent de Lausanne datant se 1875.

 

Manifeste du Convent de Lausanne 1875

Le Convent international de Lausanne qui réunissait en 1875 les Suprêmes Conseils de l'époque, dont ceux de France et d'Angleterre, a posé et adopté les Principes de base qui définissent l'esprit du REAA.

Les Grandes constitutions de 1786 révisées par le convent universel des Suprêmes conseils réunis à Lausanne sont adoptées dans sa séance du 22 septembre 1875.

 

Depuis trop longtemps, et dans ces derniers temps surtout, la Maçonnerie a été l'objet des plus injurieuses attaques.


Au moment où le Convent, après examen attentif des anciennes constitutions du Rite écossais ancien et accepté, conservant avec un religieux respect les sages dispositions qui le protègent et le perpétuent, délivre la Maçonnerie de vaines entraves et veut la pénétrer de plus en plus du souffle de liberté qui anime notre époque; au moment où sur des bases inébranlables, il sanctionne une intime alliance entre les Maçons du monde entier, le Convent ne peut se séparer sans répondre par une éclatante manifestation à de déplorables calomnies et à d'énergiques anathèmes.

 

Avant tout, aux hommes qui, pour se présenter à la Franc-maçonnerie, veulent connaître ses principes, elle les proclame par la déclaration suivante, qui est son programme officiel et dont les expressions ont été arrêtées par le Convent.


Déclaration de Principes

 

La Franc-maçonnerie proclame, comme elle a proclamé dès son origine, l'existence d'un principe créateur, sous le nom de Grand Architecte de l'Univers. Elle n'impose aucune limite à la recherche de la vérité, et c'est pour garantir à tous cette liberté qu'elle exige de tous la tolérance.

 

La Franc-maçonnerie est donc ouverte aux hommes de toute nationalité, de toute race, de toute croyance. Elle interdit dans les ateliers toute discussion politique et religieuse; elle accueille tout profane, quelles que soient ses opinions en politique et en religion, dont elle n'a pas à se préoccuper, pourvu qu'il soit libre et de bonnes mœurs.

 

La Franc-maçonnerie a pour but de lutter contre l'ignorance sous toutes ses formes; c'est une école mutuelle dont le programme se résume ainsi: obéir aux lois de son pays, vivre selon l'honneur, pratiquer la justice, aimer son semblable, travailler sans relâche au bonheur de l'humanité et poursuivre son émancipation progressive et pacifique.

 

Voilà ce que la Franc-maçonnerie adopte et veut faire adopter à ceux qui ont le désir d'appartenir à la famille maçonnique.

 

Mais à côté de cette déclaration de principes, le Convent a besoin de proclamer les doctrines sur lesquelles la Maçonnerie s'appuie; il veut que chacun les connaisse.

 

Pour relever l'homme a ses propres yeux, pour le rendre digne de sa mission sur la terre, la Maçonnerie pose le principe que le Créateur suprême a donné à l'homme, comme bien le plus précieux, la liberté; la liberté, patrimoine de l'humanité toute entière, rayon d'en haut qu'aucun pouvoir n'a le droit d'éteindre ni d'amortir et qui est la source des sentiments d'honneur et de dignité.

 

Depuis la préparation au premier grade jusqu'à l'obtention du grade le plus élevé de la Maçonnerie écossaise, la première condition sans laquelle rien n'est accordé à l'aspirant, c'est une réputation d'honneur et de probité incontestée.

 

Aux hommes pour qui la religion est la consolation suprême, la Maçonnerie dit: Cultivez votre religion sans obstacle, suivez les inspirations de votre conscience; la Franc-maçonnerie n'est pas une religion, elle n'a pas un culte; aussi elle veut l'instruction laïque, sa doctrine est toute entière dans cette belle prescription: Aime ton prochain.

 

A ceux qui redoutent avec tant de raison les dissensions politiques, la Maçonnerie dit: Je proscris de mes réunions toute discussion, tout débat politique; sois pour ta patrie un serviteur fidèle et dévoué, tu n'as aucun compte à nous rendre. L'amour de la patrie s'accorde d'ailleurs si bien avec la pratique de toutes les vertus !

 

On a accusé la Maçonnerie d'immoralité ! Notre morale, c'est la morale la plus pure, la plus sainte; elle a pour base la première de toutes les vertus: l'humanité. Le vrai Maçon fait le bien, il étend sa sollicitude sur les malheureux, quels qu'ils soient, dans la mesure de sa propre situation. Il ne peut donc que repousser avec dégoût et mépris l'immoralité.

 

Tels sont les fondements sur lesquels repose la Franc-maçonnerie et qui assurent à tous les membres de cette grande famille l'union la plus intime, quelle que soit la distance qui sépare les divers pays qu'ils habitent; c'est entre eux tous, l'amour fraternel. Et qui peut mieux attester cette vérité que la réunion même de notre convent ?

Inconnus les uns des autres, venant des pays les plus divers, à peine avions-nous échangé les premières paroles de bienvenue que déjà l'union la plus intime régnait entre nous; les mains se serraient fraternellement, et c'est au sein de la plus touchante concorde que nos résolutions les plus importantes ont été prises d'un assentiment unanime.

 

Francs-Maçons de toutes les contrées, citoyens de tous les pays, voilà les préceptes, voilà les lois de la Franc-maçonnerie, voilà ses mystères. Contre elles les efforts de la calomnie demeurent impuissants, et ses injures resteront sans écho; marchant pacifiquement de victoire en victoire, la Franc-maçonnerie étendra chaque jour son action morale et civilisatrice.

 

 

 

Créez votre propre site internet avec Webador